UNE FONDATION AU SERVICE DES ARTISTES

UNE FONDATION AU SERVICE DES ARTISTES

TEXTE GUILLAUME DE SARDES

PORTRAIT MICHAEL BUROU

Guillaume Cerutti et Laurence Maynier dans les bureaux de la FNAGP

 

La FNAGP (Fondation nationale des arts graphiques et plastiques) souhaite donner plus de visibilité à son action : on la comprend, tant il y a décalage entre l’importance du soutien accordé par la Fondation aux arts et aux artistes et sa notoriété. À l’origine, de grands legs, centrés sur l’Hôtel Salomon de Rothschild à Paris et une vaste propriété à Nogent-sur-Marne, rassemblés et structurés en 1976. Le souhait des donatrices était de consacrer leur fortune aux créateurs : il a été en tous points respecté. Le socle immobilier a permis aux administrateurs d’offrir aussi bien des ateliers à des  artistes confrontés aux difficultés de l’installation qu’une maison de retraite aux artistes âgés, permettant à celles et ceux pour qui l’art est vital de continuer à le pratiquer jusqu’au grand âge. Une autre partie du domaine de Nogent a été dévolue à un Centre d’art, qui présente chaque année une programmation exigeante, dans laquelle on relèvera un rendez-vous annuel autour de la photographie (inclus dans le programme de la dernière édition du Mois de la Photo du Grand-Paris) ou encore une exposition consacrée chaque année au graphisme.

 

Une autre fonction toute aussi stratégique de la Fondation est le soutien direct au travail artistique. Hors collectivités publiques, elle est l’institution française qui y consacre le budget le plus important. Les bénéficiaires ne sont pas seulement des artistes de nationalité française : ils peuvent être simplement installés en France, ou désireux d’y mener un travail d’ampleur. Plus de 200 projets ont été ainsi financés ces dernières années, selon le choix d’une commission composée de figures-clefs du monde artistique et régulièrement renouvelée. Assez solide pour ne pas être soumise à la dictature de l’immédiat, la Fondation n’hésite pas à soutenir des projets conçus pour s’inscrire dans le temps. L’important est que le travail envisagé soit de qualité et qu’il puisse être mené dans de bonnes conditions. Quand on examine la liste des artistes retenus par les commissions récentes, on ne peut qu’être frappé par la sûreté de jugement qui a présidé à la sélection. Si des créateurs confirmés ont été accompagnés, comme Georges Rousse ou Vincent Dieutre ce sont surtout des représentants de générations montantes qui ont bénéficié d’une aide précieuse : Neïl Beloufa (que l’on verra très bientôt au Palais de Tokyo), Louidgi Beltrame, Clément Cogitore, Matthieu Pernot, Julien Prévieux, Dorothée Smith, et tant d’autres.

 

Sous la présidence de Guillaume Cerutti et la direction de Laurence Maynier, la Fondation n’entend pas seulement persévérer dans ses « bonnes pratiques », mais inventer de nouvelles formes de soutien, adaptées aux configurations renouvelées du monde de l’art. C’est ainsi qu’un partenariat a été conclu avec l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles pour aider des travaux d’élèves ou de jeunes diplômés – plaçant ainsi la FNAGP parmi les acteurs majeurs du monde de la photographie en France. Nul doute que le programme du Centre de Nogent et les prochaines aides attribuées réserveront encore d’excellentes surprises.

 

Guillaume de Sardes

A propos de l'auteur

Guillaume de Sardes est écrivain, photographe et vidéaste. Il dirige la rédaction de Prussian Blue.