LES PAYSAGES INTIMES DE LYUBOV ROGALEVA
PAR GUILLAUME DE SARDES
Jeune photographe russe vivant à Saint-Pétersbourg, Lyubov Rogaleva n’en est pas moins influencée par la tradition française des photographes de l’intime. Sa démarche s’inscrit tout particulièrement, dit-elle, dans la ligne de celle d’Hervé Guibert. Comme lui elle pratique le genre de l’autoportrait, s’intéresse à quelques lieux choisis et investit la photographie d’un pouvoir à la fois fascinant et inquiétant de révéler les âmes et les corps. La photographie apparaît dès lors comme la quête de soi et une quête de l’autre. Elle permettrait de mettre à nu les sentiments aussi bien que les corps.
Pour Lyubov Rogaleva, parce qu’un corps n’est jamais tout à fait immobile, sa beauté est nécessairement mouvante. On ne ferait ainsi jamais la même photographie, s’agirait-il d’autoportrait. C’est peut-être cette conception dynamique du corps qui la pousse à mettre en parallèle des fragments de corps et des paysages, tout paysage étant lui-même soumis, dans sa fixité apparente, à de perpétuels changements. Aux yeux de la jeune photographe, un corps ne serait-il pas un paysage à explorer ?