UN VOYAGE PHOTOGRAPHIQUE AVEC MAYA BAGHIROVA
TEXTE ALAIN RAUWEL
De Bakou à Paris, de la musique à la photographie, la jeune artiste Maya Baghirova invite à un parcours d’images rêveur et élégant.
Maya Baghirova apporte à la photographie la saveur du lointain Azerbaïdjan, dont elle est originaire. Rien ne prédestinait cette jeune femme aux arts de l’image – rien sinon une sensibilité aiguë à la singulière beauté du monde, qu’elle exprima d’abord en étudiant la musique. Puis le désir lui vint de magnifier le secret des êtres et des choses : c’est ce qui fit d’elle une photographe, qui étudie aujourd’hui à l’école Speos de Paris.
Il s’agit bien pour Maya Baghirova de magnifier, plus que de révéler ; quand on l’interroge sur ses magnifiques noir et blanc, elle avoue qu’elle les préfère car ils lui donnent le sentiment de cacher en eux les arcanes du réel. Des secrets qu’elle n’hésite pas à mettre en pleine lumière et en vives couleurs quand l’instant la sollicite en ce sens. Mais dans le noir et blanc elle identifie une intensité plus grande, qu’elle sait rendre quasi cinématographique à l’occasion. Qui n’en tomberait d’accord en regardant ses photos de Bakou, d’une élégance si grande, d’une gravité si fragile, d’une mélancolie si légère ?
La ville est le territoire privilégié de la jeune artiste. Hier Bakou, aujourd’hui Paris (dont on découvrira de multiples fragments sur son compte instagram : https://www.instagram.com/copyright_mayabaghirova/ ). Dans un cas comme dans l’autre, elle s’attache autant aux paysages de pierre qu’à ces paysages de rêve que sont les visages, où elle recherche les traces de la destinée plus que la régularité des traits. Et son goût pour un certain mystère conduit aussi Maya Baghirova, dans une série récente, jusqu’au bord du volcan, en une énigme presque pasolinienne – nous donnant envie d’emprunter à sa suite les chemins d’un monde réenchanté.