LES PHOTOGRAPHIES ÉROTIQUES D’ESTHÈLE GIRARDET
TEXTE GUILLAUME DE SARDES
PHOTOGRAPHIE ESTELLE GIRARDET
Qu’est ce que la photographie érotique pour vous ?
Il s’agit avant tout pour moi de la rencontre d’un photographe et d’un modèle. Petit à petit, naît l’envie d’approfondir ce lien qui nous unit. Un désir presque ambigu s’installe, comme généré par l’attente. La confiance devient alors primordiale et détient souvent la clef du beau. La photographie permet de concrétiser ce processus, de lui servir de cadre. L’érotisme évoque aussi la suggestion, rien ne doit donc devenir évident.
Comment travaillez-vous?
En tant que jeune photographe, je travaille essentiellement avec mon entourage. Pour les séries de notre fanzine érotique IRENE, la direction artistique est conçue avec mon amie Geneviève Eliard. Nous imaginons une mise en scène inspirée de nos références photographiques et érotiques (Mc Ginley, Araki, Vivianne Vassen, Juergen Teller, Helmut Newton, etc.). Nous voulons que chaque série suive une thématique précise, elle-même inspirée par une couleur, un texte ou une image. Notre amie Lucie Santamans, troisième créatrice d’IRENE, pose beaucoup pour moi. Son naturel implacable m’inspire beaucoup. Mes photographies ne seraient pas les mêmes si elles étaient faites avec une autre modèle.
Où vous situez-vous dans le paysage de la photographie contemporaine ?
Ma génération a une approche assez décomplexée de la nudité. Nous sommes tous des « veilleurs d’images » et avons l’habitude de croiser différents types de photographie. Héritiers du « still life » (soit la photographie réaliste), beaucoup aiment transposer leur environnement ou leur mode de vie dans leurs créations. Notre ligne commune est partage et la fusion des genres. Nous apprenons beaucoup de nos expériences et de nos collaborations. Nous cherchons à produire en permanence, afin d’assurer une certaine progression qui nous permet d’exister au sein de notre génération.
