NICK & CHLOÉ À LA GALERIE PANTA RHEI. INTERVIEW AVEC ANTOINE ADAM
TEXTE GUILLAUME DE SARDES
Malgré (ou plutôt à cause) d’une conjoncture difficile, le marché de l’art est florissant. On ferme les usines, mais on ouvre des galeries. C’est le cas de « Panta Rhei », dirigé par Antoine Adam, un jeune homme aux airs d’enfant sage.
Vous venez d’ouvrir une galerie : « Panta Rhei », sise 4 cité Griset, dans le 11e arrondissement. Quelle est votre ligne? Quel art souhaitez-vous défendre?
Notre ligne est claire : présenter, avec un fort parti pris scénographique, le travail d’artistes contemporains issus de formations et de cultures populaires différentes. Il s’agit de réunir des personnes capables de dialoguer les unes avec les autres au sein de l’espace qu’est la galerie. Réunissant des photographes, des décorateurs et des designers, notre projet à pour vocation de permettre un enrichissement mutuel, tout en préservant l’identité artistique de chacun.
Quels sont les artistes que vous aller exposer en 2012 ?
Dans un premier temps, le photographe Dudley Reed avec une série de portraits d’artistes et de créateurs. Son travail est typiquement de ceux que nous voulons défendre : une technique classique et parfaitement maîtrisée au service de mises en scène modernes dénotant une forte personnalité. L’artiste Mathias Kiss prendra ensuite possession des lieux avec une installation surprenante et novatrice. Doué de talents divers, il peint, orne à la feuille d’or, crée du mobilier ou encore manipule les perspectives et le reflet. Nous reviendrons également sur le travail de Nick & Chloé en proposant une facette peut connue de leur travail : la nature morte.
Vous dites « reviendrons », car c’est avec Nick & Chloé que vous avez inauguré votre galerie, après un vernissage au club Le Baron. Pouvez-vous nous présenter cette première exposition ?
Il s’agit d’une série dont l’idée est assez radicale : traiter la facette glamour des femmes ayants aimé ou aimant des despotes, à travers des images au léché mode. Inspirée de l’ouvrage « Femmes de dictateurs » de Diane Ducret, cette série veut mettre en avant le rôle mondain de ces premières dames, tout en penchant sur les codes vestimentaires qu’elles exploitent. Grandes clientes des couturiers et joailliers, leurs apparitions publiques sont souvent dignes des couvertures de magazine de mode. Ces clichés, aux mises en scènes minimalistes, illustrent avec légèreté un mode de vie aussi enviable que controversé. Ils laissent ainsi osciller le spectateur entre fascination et interrogation éthique. Libre de toute contrainte, cette série est d’abord le fruit d’un désir amical : celui d’illustrer le travail d’une écrivain appréciée pour ses sujets inattendus.